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Petite histoire du carreau-ciment en Indochine

Héritage de la présence coloniale en Indochine, les carreaux-ciments ornent fièrement les sols des vielles bâtisses de Phnom Penh, Saigon et Luang Prabang. Dès mon arrivée sur les routes d’Asie, après m’être délecté de la profusion de motifs et de styles croisés sur mon chemin, je me suis lancé à la recherche des fabriques de carreaux, aujourd’hui disparues en France.


Cette enquête m’a permis de découvrir l’incroyable histoire de ce matériau emblématique de la belle époque. Des faubourgs de Phnom Penh, à la banlieue de Saigon, cette aventure m’a revelé le secret de cette fabrication artisanale; de ce savoir-faire et de ces outils, hérités de la fin du XIX siècle.


Histoire du carreau-ciment en Indochine:


Dès 1900, portés par le développement urbain colonial, plusieurs entrepreneurs français installent des manufactures de carreaux-ciments en Indochine.


Inventé à Vivier en Ardèche et présenté à l’exposition universelle de 1867, ce matériau alternatif à la pierre et aux carreaux de terre cuite, présente l’avantage d’une fabrication économique et simple (ne requière pas de four). De plus, il nécessite des matières premières facilement disponibles, du ciment portland et du sable. Avec la commercialisation de presses et de l’outillage nécessaire, par des serruriers comme l’entreprise Lachave, de nombreux entrepreneurs décident de démarrer des productions de carreaux. Des usines de carreaux-ciments fleurissent partout en France, en Espagne et dans leurs colonies.


Source: Une histoire du carreau mosaïque / Yves Esquieu


Ainsi, les usines indochinoises importent les presses et l’outillage pour démarrer leur production. À Saigon, l’entreprise Brossard et Mopin ouvre sa manufacture en 1910 et produira des carreaux-ciments durant tout le XXe siècle, avant d’être rachetée puis nationalisée en 1975.


Source: Secoin


D’autres productions, comme celle de Luang Prabang au Laos, ne perdureront pas après le retrait des colons français. Les entrepreneurs-conquistadors rapatrieront l’ensemble des machines de leurs usines, privant les Laotiens du maintien et du développement de ce savoir-faire.


À Saigon et à Phnom Penh, la production décroît fortement à partir de 1950, affaiblie par la concurrence et le faible coût du carrelage en grès. Néanmoins, les moules et les presses sont conservés précieusement. Dans les années 2000, avec le regain d’intérêt pour ce matériau traditionnel, la production redémarre. Aujourd’hui le pays compte 5 principaux fabriquants et exporte à travers le monde entier.


Source: Secoin


Avec le Maroc, le Vietnam est l'un des principaux pays producteurs de carreaux-ciments.



L'histoire de l'industrie du carreau ciment:


Pour les curieux de l'histoire du carreau-ciment et de la mémoire industrielle française, je vous conseille le passionnant livre "Une histoire du carreau-mosaïque" d'après les travaux de l'historien Yves Esquieu, avec la collaboration de Christian Berthéas, fondateur de l'entreprise Carocim. Un travail de recherche incroyable pour revivre cette épopée industrielle, avec des documents précieux des nombreux établissements de la vallée du Rhône.



Un extrait de cet ouvrage est disponible sur le lien suivant :




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