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Les Chantiers École de Formation Professionnelle de Siem Reap

Lors de mon séjour à Siem Reap, la visite des ateliers Artisans d’Angkor, m’a permis de prendre connaissance des activités des Chantiers Écoles de Formation Professionnelle (CEFP). La visite de cet établissement et la rencontre de son équipe pédagogique m’a fait découvrir l’incroyable travail de cette structure, depuis plus de vingt ans, pour la formation et l’insertion à destination de la population rurale, jeune, isolée et peu scolarisée. Un projet qui rentre en résonnance avec le propos de mon voyage et mes projets futurs.

Historique:

Au début des années 90, en pleine reconstruction du Cambodge, Charles MAISONNAVE, enseignant français, anciennement détaché dans ce pays, travaille sur un cadre de formation pour valoriser le savoir-faire des artisans et paysans de la région de Siem Reap. En effet, avec les années sombres des khmers rouges, le Cambodge a perdu “deux générations de savoir-faire”. Travaillant de pair avec les autorités locales et la Ligue Francaise de l’Enseignement et de l’Éducation, la mission obtient le financement de la communauté européene et du ministère francais des Affaires étrangères, le CEFP voit alors le jour.

Dans les premières années, l’effort est donné à la formation aux métiers du bâtiment, car les besoins de reconstruction du pays sont énormes, avec la reprise de la restauration des temples d’Angkor et le développement touristique de Siem Reap . Dans le cadre de services volontaires français, plusieurs jeunes compagnons rejoignent alors l’équipe, pour la formation des futurs formateurs dès la fin 1992. L’apprentissage des gestes de la taille de pierre, de la menuiserie et de la métallerie, se fait dans la tradition compagnonniques de l’amour de la matière et du travail bien fait. En plein développement, l’équipe s’enrichit de volontaires électriciens, carreleurs et maraîchers.

Ainsi en 1994, reconnu pour la qualité de son organisation technique, le CEFP se voit attribuer de nombreux chantiers de construction (orphelinat, école, hopital..) Les apprentis sont intégrés aux équipes de travaux suivant le schéma formation/insertion. Les chantiers génèrent des recettes qui participent à hauteur de 40% à l’autofinancement des activités de formation. Appuyé par plusieurs programes de subventions, le CEFP est alors en plein essor, avec plusieurs centaines d’apprentis formés chaque année.

Parallèlement aux métiers du bâtiment, l’organisme se spécialise dans les métiers de l’artisanat d’art. En plus du perfectionnement technique des sculpteurs, le programme vise à la conservation culturelle, par un inventaire des techniques artisanales khmères et la restitution d’une documentation graphique de référence. Des ateliers ont été créés pour accueillir les artisans formés et leur permettre de parfaire leurs techniques, les “unités-pilotes”

Le CEFP étend ensuite ses formations aux métiers de la soie, qui avaient jusque-là disparu du Cambodge. Avec le concours de sériculteurs cévenols et du lycée agricole de Puok, des recherches sont menées pour la re-implantation de cette filière dans la région. La mission s’étend de la culture du mûrier et l’élevage du ver à soie, à la recherche et au recensement des motifs géométriques traditionnels khmers. Fraîchement inauguré, le centre de la soie formera et intégrera plus 150 jeunes, pour ensuite créer des unités de productions. Dans les années 2000, avec le soutien de l’agence française pour le devéloppement, le centre formera plus de 2000 villageois pendant quatre années.

En 2003, ces deux dernières activités économiquement rentables sont détachées du CEFP pour intégrer Artisans d’Angkor. Cette société mixte au fonctionnement polémique abandonne progressivement la démarche de formation et d’insertion, pour se concentrer sur des aspects productiviste, essentiellement tournés vers le marché du tourisme. Ventant une démarche sociale et solidaire, Artisan d’Angkor n’hésite pas à récupérer les lauriers des années de travail et de perséverance des acteurs du CEFP.

Relayé loin des projecteurs, et survivant dans l’ombre de la médiatique “société sociale” des Artisans d’Angkor, le CEFP continue sa mission de formation et d’insertion à destination des plus démunis. Délocalisé en périphérie de la ville, la structure attend la construction de nouveaux locaux promis depuis plusieurs années par les autorités. Son action de formation reste très dépendante des subventions internationales et de l’effort d’associations étrangères.

Son équipe pédagogique travaille à la mise au point de nouveaux modules suivant les demandes du marché du travail et toujours en accord avec une démarche éducative adaptée. Par exemple, des formations audiovisuelles sont proposées pour répondre à la demande croissante des hôtels et salles de spectacles de la région. Ces formations s’étendent aussi aux métiers des services et de l’hôtellerie, très demandeurs de travailleurs qualifiés.

Ma rencontre avec l'équipe pédagogique et perspectives

Ma rencontre avec le directeur M. SINOUN MOB et le responsable pédagogique M. KANG SAROEUN m’a permis de mesurer tout l’effort employé par cette équipe pour la pérennisation et la continuité de cette mission locale de formation et d’insertion. Bien que bénéficiant de peu de moyens, l’équipe déploie une énergie incroyable pour assurer des modules de formations, souvent avec des moyens limités.

Convaincu par la démarche et les valeurs de cette structure, je souhaite participer à la coordination d’un nouvel élan coopératif avec les professionnels du bâtiment et formateurs français, par l’intermédiaire de l’Association Triporteur de Rêves.

Plusieurs actions seraient envisageables:

Bénévolats/Stages:

Des étudiants des métiers du BTP pourraient effectuer leurs stages dans cet établissement et dispenser des cours (dessin par ordinateur) ou participer au développement pédagogique et à l’encadrement.

Échanges pédagogiques:

De nouveaux échanges avec les CFA et les organisations compagnonniques, permettraient un partage des ressources pédagogiques.

Mécènes de compétence:

Les entreprises du bâtiment en recherche d’engagements sociaux et solidaires, pourraient participer financièrement au projet. Elles pourraient aussi contribuer au développement par l’envoi de matériels ou des échanges formateurs/salariés.

Lors de mon passage, profitant de mon temps libre sur Siem Reap, j'ai pu contribué au dessins des plans de masse du futur campus du CEFP. Ce plan est actuellement à l’étude auprès du ministère.

Le CEFP est avant tout l’incroyable histoire d’un projet humain autour de la transmission des savoir-faire, dans un pays en pleine reconstruction. Ces rencontres entre les techniciens et enseignants, et cette énergie déployée pendant plus de vingt ans, pour permettre la formation et l’insertion, de jeunes apprentis jusque-là isolés. C’est aussi un programme d’actions et des formations en adéquation avec les besoins et fonctionnement de la société rurale cambodgienne.

L’histoire de cette structure est intimement liée à l’engagement et aux efforts bénévoles de compagnons et techniciens français. Dans cette continuité, j’espère participer à mon échelle, au renouvellement de cette dynamique Franco-Cambodgienne.

Si vous souhaitez mettre votre pierre à l’édifice de ce beau projet, n’hesitez pas à me contacter pour de plus amples informations.

Credit Photo: CEFP


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